Une belle fable sur l’acceptation de soi doté d’une poésie certaine. ♥♥♥½
L’histoire : Miguel est un jeune pêcheur, très apprécié et bien intégré à Capo Blanco, un petit village sur la côte Nord du Pérou avec de fortes traditions catholiques. Marié à Mariela qui attend leur premier enfant, Miguel vit secrètement une histoire d’amour passionnée avec Santiago, un beau et mystérieux peintre, mis à l’écart par les villageois en raison de son homosexualité déclarée.
La thématique peut paraître mièvre…L’amour interdit entre deux hommes…et l’acceptation réelle de son identité….mais la dimension contemplative du film l’emporte malgré tout dans une réalisation poétique, simple et sincère.
Javier Fuentes-Léon signe ici un premier film réussi avec en ligne de mire un titre à double sens : le courant marin qui emporte les corps dans l’eau et qui forcement, à contre-courant les ramène…Mais aussi le passage d’un homme vers l’acceptation de lui-même (que beaucoup refoulent).
Le lieu de la mise en scène est beaucoup pour la réussite du film…Vent, mer, sable et soleil d’un petit village côtier qui ne semble vivre que de la pêche et au troquet du coin. Un village où il ne fait jamais mauvais…où seuls les racontars apportent leurs lots de désagréments.
En comparant « Contracorriente » avec d’autres films ayant comme thématique l’homosexualité et les préjugés, le réalisateur estime que son film représente surtout les « préjugés internes », autrement dit la difficulté du protagoniste à accepter son orientation sexuelle, alors que la majorité des œuvres sur le sujet préfèrent représenter l’oppression et les préjugés provenant de l’extérieur.
L’ensemble est finalement un film réussi sur l’identité masculine et l’acceptation de ses responsabilités…
Et le spectateur de découvrir le film émerveillé comme les yeux d’un enfant découvrant un Gabriel Garcia Marquez.