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Happy end: je filme bien, ne t’en fais pas!

Depuis ses débuts Haneke n’a de cesse de questionner notre rapport à l’image. N’en déplaise à ses détracteurs, la demi-mesure est un concept inexistant chez celui qui orchestre systématiquement des œuvres calibrées au millimètre près par le biais d’un schéma narratif déroutant. C’est là où résident toute la maturité et l’intensité du travail d’Haneke pour amener subrepticement l’ignominie dans la comédie noire sans que les poncifs de sa rhétorique sublimée dans Funny games n’apparaissent outrecuidants

Nos années folles: itinéraire d’un travesti raté

Après l’excellent Quand on a 17 ans effleurant avec tact et délicatesse les affres de l’adolescence, la direction d’acteur, ici plutôt obsolète, efface tout le travail établit en amont pour composer des personnages attachants. D’une richesse indéniable sur les plans formel et historique, les raccourcis hasardeux dans le temps viennent malheureusement plomber le film déjà lourd de sens.

Gabriel and the mountain: le tombeau d’un mariole

Dès les premières minutes du film, le réalisateur ne joue pas sur l’attachement du spectateur au personnage principal, balayant tout effet de suspense inopportun. Présageant une fatalité inexorable, la caméra en plongée suit deux hommes fauchant des herbes jusqu’à la découverte de la dépouille de Gabriel. Il est là, inerte, le corps lové sous une roche, dans un linceul bucolique que la nature vient rendre apaisant. Pendant un instant, Gabriel ne court plus après le temps. C’est dans ce seul plan emprunt de poésie que se dessine sous nos yeux toute l’affection du metteur en scène pour son ami.

I, Daniel Blake: J’accuse!

Sans atteindre l’impact psychologique de Family life ou la force des invectives dans Sweet sixteen, I, Daniel Blake n’en demeure pas moins une œuvre cohérente dans la longue filmographie engagée du Britannique.

Le ciel attendra: qu’en est-il des autres?

Sans chercher à faire de compromis, entre audace et doigté, la réalisatrice lève le voile sur une génération esseulée, plongée dans l’obscurantisme. Premier film à vraiment prendre la radicalisation à bras le corps, elle braque sa caméra sur ces jeunes femmes et démantèle intelligemment les ramifications du phénomène afin de mieux les analyser et de nous les expliquer au moyen d’un montage alterné qui joue sur les nerfs du spectateur, à la fois impuissant et outré. Le ciel attendra un jour, deux mois peut-être ou quelques années, avec l’espoir qu’elles puissent réapprendre à (s’)aimer.

Nocturama: l’ignorance des agneaux

Si on passait d’un sexe à l’autre dans Tiresia, d’un père à un fils dans Le pornographe, avec Nocturama, la figure du passage ressemble plus à une mise à mort de l’espérance, une sorte de régression intellectuelle qui conduirait cette génération infantile à sa perte. C’est riche, complexe et dérangeant…pour notre plus grand plaisir.