Callshop Istanbul offre un témoignage percutant, quoique trop en retrait, sur une situation insoutenable. ♥♥♥
La crise migratoire frappe encore l’Europe de plein fouet. Des milliers de Syriens, d’Irakiens ou d’Africains fuient leur pays d’origine encore meurtrie dans l’espoir de trouver une vie meilleur en Europe. Porte d’entrée naturelle et géographique, Istanbul est un témoin prévilégié de la situation angoissante vécue par ces migrants. C’est sur cette ville que les cinéastes montréalais Hind Benchekroun et Sami Merner ont choisi de planter leur caméra dans Callshop Istanbul pour aller à la rencontre de ces personnages.
Dans une approche quelque peu cinéma-vérité (quoique les personnages interviennent parfois plus directement), les cinéastes vont dans ces callshops ou centre d’appel d’Istanbul à la rencontre des exilés. Ici, on y vois des enfants qui rassurent leur mère, des époux qui manque à leur femme… Nous sommes témoins impuissants des séparations douloureuses et insoutenables entre des couples et des familles. Les exilés, seuls au monde, peinent à transmettre leur réalité à leurs proches.
Les cinéastes nous montre l’intérieur, l’intime de ces hommes et ces femmes qui sont laissés seuls et sans grand repères. À travers un regard empathique, nous voyons toute l’entraide qui se déploient entre ceux qui aboutissent à Istanbul et souhaite éventuellement rejoindre la France ou l’Allemagne. Les histoires sont vraies, simples, quoi que peut-être trop observatrice sur un sujet brûlant d’actualité où l’on serait prêt à voir davantage de prises de position
Ainsi, alors que nous sommes bombardés de documents (films, documentaires, reportages, témoignages et autres) sur la situation des migrants, Callshop Istanbul ne se détache pas outre mesure avec un regard parfois trop en retrait sur cette situation tragique qui mériterait un traitement plus musclé. Il sont néanmoins conscients de leur rôle alors que le film se termine sur la phrase ‘’ en hommage et en respect à tous ceux qui risquent leur vie pour en trouver une meilleure’’. C’est ce qui ressort au final; un film empathique, respectueux et vrai. Et en ce sens, Hind Benchekroun et Sami Merner ont réussi leur pari.