Un Woody Allen plutôt mineur que ce Cafe Society projeté en ouverture de Cannes cette année. Malgré une distribution comme toujours 4 étoiles, Woody peine à retrouver la fraicheur d’antan.… ♥♥½
New York, dans les années 30. Coincé entre des parents conflictuels, un frère gangster et la bijouterie familiale, Bobby Dorfman a le sentiment d’étouffer ! Il décide donc de tenter sa chance à Hollywood où son oncle Phil, puissant agent de stars, accepte de l’engager comme coursier. À Hollywood, Bobby ne tarde pas à tomber amoureux. Malheureusement, la belle n’est pas libre et il doit se contenter de son amitié.
Jusqu’au jour où elle débarque chez lui pour lui annoncer que son petit ami vient de rompre. Soudain, l’horizon s’éclaire pour Bobby et l’amour semble à portée de main…
D’aucun disent que même un mauvais Woody Allen resterait un grand film… Pour ce Cafe Society qui a fait l’ouverture à Cannes cette année, rien n’est moins sûr. Si l’on excepte cette lumière tape à l’œil (travail « tellement sublime » sur les couchers de soleil d’un directeur photo zélé) et une distribution comme de coutume « à la mode », le dernier opus du plus célèbre juif new-yorkais est plutôt mineur dans sa filmographie… loin des pépites d’humour auxquelles il nous a habitué ni même proche de ses récentes trilogies londoniennes, romaines parisiennes ou Barceloniennes.
C’est comme si Woody se cherchait… à mi-chemin entre ses traditionnelles comédies retro-jazzy et son souhait de modernité. Pour ce Cafe Society, certes nous sommes bien dans un temps (que les moins de vingt-ans ne peuvent pas connaître…ni même les plus vieux d’ailleurs) différent mais rarement la fantaisie ne se retrouve au rendez-vous. C’est à peine si le scénario réussit à nous interpeller à mi-chemin entre la mièvrerie et la bleuette sentimentale. A moins que cela soit les comédiens ? Si Jesse Eisenberg est plutôt convainquant dans le rôle de l’anti-héros, Kristen Stewart est plutôt décevante tout comme Steve Carell. Les deux manquent de charisme puisque finalement, peu importe leur sort, le spectateur n’a que faire de leur idylle. Avec une thématique plutôt rabâchée par Woody Allen (le réalisateur semble ronronner une bonne partie du film), un rythme plus soutenu et bien plus d’humour et de fantaisie aurait été nécessaires.
Crédits photos: Metropole Films
Le majeur problème du film vient donc de son absence de vie… que ce soit au niveau des figurants toujours ultra-statiques dans les scènes du night club, mais également dans la mièvrerie des scènes dont la comédie de boulevard a déjà été 100 fois mieux filmée par Allen.
Étonnement l’arrivée de Blake Lively (très peu estampée auteur) redonne un coup de fouet au film pour sa seconde partie…
Mais c’est peu pour lui permettre d’avoir un second souffle salvateur. Un peu d’ennui, beaucoup de déception…et un autre Woody à ranger dans un tiroir car on l’aura très vite oublié