Bilan du cinéma québecois 2015 et Box-Office

C’est parti pour les bilans avec une journée du 16 décembre dédiée non pas à la sortie de Star Wars mais bien au cinéma québécois !

Une année 2015 sans Xavier Dolan est-elle une année sans ? Et le jeune réalisateur est-il vraiment un arbre qui cache la forêt ? Voici ce que vous avez regardé mais également ce que vous auriez du courir voir (et il n’est jamais trop tard).

Bilan ce qu’il fallait se mettre sous la dent en 2015 !

Prix du public : Trois mousquetaires !

Commercialement parlant, trois films se sont frayés un chemin jusqu’au public : Trois films rassembleurs auxquels nous pouvons ajouter le dessin animé adapté du classique La Guerre des tuques 3D qui s’avère lui aussi un succès (même si son cas est à prendre à part puisqu’il se destine à un public jeune uniquement à l’instar de La Légende de Sarila par exemple)

Ces trois films ne sont donc pas un mystère puisqu’ils sont restés à l’affiche suffisamment longtemps pour faire le plein d’entrées : Paul à Québec, Le Mirage, La passion d’Augustine

A l’heure de la sortie en DVD de Paul à Québec, les chiffres sont presque arrêtés et nous pouvons nous réjouir des 220 000 entrées au box-office de La passion d’Augustine, des 320 000 du Mirage et des 130 000 spectateurs de Paul à Québec !

Derrière les 3 plus gros succès québécois, derrière l’arbre, comme dit l’expression, existe-t-il la forêt ?

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Cinéma d’auteur : Les Jutra devraient laisser de la place à Felix & Meïra, Chorus et L’amour au temps de la guerre civile

Côté cinéma d’auteur, comme d’habitude il y a eu beaucoup à se mettre sous la dent (la SODEC acceptant plus facilement les œuvres susceptibles de faire rayonner le cinéma québécois à l’international plutôt que les comédies populaires).

Celui qui tire le mieux son épingle du jeu est Maxime Giroux et son Félix & Meïra; Son film a été distribué dans un nombre incroyable de pays et il représentera dans quelques jours le Canada dans la course aux oscars. Nous l’avons d’ailleurs rencontré pour qu’il nous en explique les enjeux (voir entrevue)

Felix-and-Meira-4Bilan du cinéma québecois 2015

Dans le panier des réussites, il faudra ne pas oublier, le dernier opus de Rodrigue Jean, sorti très tôt cette année : L’Amour au temps de la guerre civile, s’avérait une expérience aussi forte que traumatisante. Portés par deux acteurs dévoués à leur metteur en scène (Alexandre Landry et Jean-Simon Leduc), le long métrage réussissait à dépeindre un univers glauque, difficile mais réaliste sur les travailleurs du sexe ; Un film nécessaire.

Enfin le dernier opus de François Delisle (à qui il a été consacré une rétrospective à l’automne d’abord à l’Excentris puis au Centre Phi), Chorus, devrait également rester comme une belle réussite de 2015. Des nominations pour Fanny Mallette et Sébastien Ricard aux Jutra semblent indispensables.

Chorus

Jutra qui, depuis quelques temps, font la part belle aux productions plus « commerciales » qu’ « auteur »… (Nous pouvons constater le même phénomène aux Césars français). Entre les 3 succès publics et les 3 succès critiques, comment se diviseront les nominations ? Et verra t’on quelques surprises se frayer un chemin jusqu’aux nominations ?

Car un nombre important d’outsider était à relever en 2015 avec beaucoup de longs métrages qui furent critiqués positivement des démons de Philippe Lesage aux êtres chers d’Anne Émond !

Les outsiders de 2015

2015 était par exemple l’année Antoine L’Ecuyer, présent dans les très bons Corbo et Bruit des arbres (qui échappa de peu à sélection à Cannes). C’était aussi l’année Pascale Bussière qui sauva quelques films à l’automne (Anna & Ville-Marie) et ponctua le primé Les démons de sa présence (aux côtés de Laurent Lucas)

films_de_genre_québecois_2015

2015 était (enfin) une année qui laissait de la place au cinéma de genre (or festival Fantasia !). Si les trois films ayant bénéficié d’une sortie en salle ont connu des fortunes diverses, nous louerons toutefois le grain de folie qu’il a fallu à ses réalisateurs et producteurs pour oser proposer des longs métrages qu’on trouve rarement dans le paysage québécois : L’Énergie sombre et Le Scaphandrier ont toutefois déçu (198 entrées pour le premier, 1380 pour le second) pendant que Turbo Kid réunissait critique et public à la fois au Québec mais également partout dans le monde. Comme nous a dit Maxime Giroux en début de mois « Les jeunes veulent y aller, mais à l’heure actuelle, ce qui fonctionne n’est pas dans notre langue québécois ! Turbo Kid s’est fait une renommée internationale mais c’est en anglais ! »

Plusieurs longs métrages ont peiné à trouver leur public (indépendamment de leur qualité cinématographique). Ainsi Gurov & Anna et Noir d’Yves-Christian Fournier sont restés sur le carreau.

Box-Office_Quebec2015

Côté « productions » maintenant, l’ARRQ (association des réalisateurs et réalisatrices du Québec) et l’UDA (union des artistes) se félicitent d’une année « en pleine effervescence » dans le Qui fait quoi de novembre-décembre. Si à l’automne dernier, les plateaux de « Ruptures » et « Blue Moon », deux productions de séries Aetios, ont été interrompus par un débrayage des techniciens, il n’y a toutefois (il semblerait) pas encore à tirer une sonnette d’alarme en ce qui concerne le cinéma, c’est plus à la télévision que les cadences augmentent)… même si, selon bon nombre de comédiens à Montréal, il y a de moins en moins d’auditions.

Pays_Emely

L’horizon 2016 ?

Que peut-on attendre de cette année à venir ? Un Chasse-galerie repoussé en janvier tout comme la sortie d’Endorphine qu’on présente déjà aussi complexe que mystérieux.

Derrière ces sorties déjà annoncées, on pourra forcement attendre avec impatience Pays (qui débute sa post-production) de Chloé Robichaud, Nelly d’Anne Émond, Embrasse-moi comme tu m’aimes d’André Forcier, Boris sans Béatrice de Denis Côté, Iqualut tourné cet été (et dont Sébastien Huberdeau nous a fourni quelques photos), le retour des comédies, Nitro Rush et la suite des 3 ptits cochons notamment ainsi que de (le revoici, le revoilà) Xavier Dolan qui doit encore rêver d’une potentielle sélection à Cannes avec son casting 5 étoiles(Juste la fin du monde). Bref de bien jolies promesses à l’horizon 2016… Rappelons à cela qu’en 2016, Denis Villeneuve aura ramené le tournage de Blade Runner 2 au Québec ! De quoi être fier d’un tournage qui va se créer de toute pièce ici !

 

Nos 10 films québecois préférés en 2015

Les10filmsquebecois2015

Bilan du cinéma québecois 2014

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