L’heure des bilans pour tous les cinémas !
Aujourd’hui, Anne s’intéresse (ou s’inquiète) pour la santé du cinéma québecois…
Billet d’humeur !
Exception faite de Xavier Dolan et de son Mommy, il s’agit malheureusement d’une année québécoise assez morose. Si quelques bonnes affiches ressortent du lot, il reste que plus de 30 films ont vu le jour cette année, dont une grande partie est sortie des salles aussi vite qu’ils y sont rentrés. La faute aux coupures peut-être ? Aux manques de prise de risque des organismes de subventions ? À des talents aveuglés par un certain contentement ?
Tout d’abord les succès attendus mais ratés. Comprendrons-nous un jour que PODZ est un réalisateur solide et respectable certes, mais un véritable cinéaste, capable d’une radicalité dans le regard, d’une signature artistique, non (Miraculum). 2014, année à marquer d’une pierre noire, lorsque l’un des grands maîtres d’ici, adulé, attendu, espéré, nous a offert Le règne de la beauté . Quant au succès commercial de l’été, 1987, il s’agit plus d’un rabattage publicitaire, loin de l’enthousiasme spontané qui avait couronné son grand frère.
Reste la vague de plus en plus grossissante et homogène du psycho-social erratique : Rédemption, la Garde, Exil… Le concours annuel « Court écrire ton court », imposait comme sujet la comédie… Nous espérons que les jeunes talents auront cernés les attentes de nos décideurs (et d’une partie du public). Mais l’artiste ne doit-il pas proposer sa vision plutôt que de répondre à la demande ? Cela est un autre débat.
Quelques étoiles brillent encore dans ce ciel morose. Une diversité de genres et de style retranche les limites au Québec. En témoigne les paris de micro_scope, qui nous ont régalé cette année avec Tu dors Nicole.
Whitewash et Enemy nous ont, eux, laissé sur notre faim; deux films énigmatiques nous laissant perplexes.
Absurdité philosophique ou vide scénaristique ?
Mince frontière où les lectures ont été nombreuses. Il n’empêche que les tentatives, les risques et les recherches sont là. Citons également Love project, qui a peiné à trouver son public au contraire de La petite reine, un film d’action sur des vélos, il fallait y penser (c’est Hollywood sans budget en d’autres mots, et ça fonctionne). Enfin, le très émouvant Ange Gardien de Jean-Sébastien Lord (qui devrait figurer dans notre Top20 annuel).
Niveau prestations, on retiendra essentiellement 2014 comme l’année des femmes: De Laurence Leboeuf (La petite reine) à Anne Dorval (Mommy) en passant par Maryline Castonguay, Julianne Côté ou Sophie Desmarais…Elles étaient parfaites et surtout impeccablement pensées pour leurs rôles…
Il est donc temps de rire et de s’offrir quelques comédies. Pourtant le glas gouvernemental a aussi sonné pour les crédits d’impôts… Face à cet avenir maussade, Mommy vient auréoler toute cette année et tout le devenir, en espérant que par son succès, nos décideurs politiques reconsidèreront la place de la culture dans l’économie de la province. Et si ce ne sont des comédies, quelques belles promesses devraient bientôt arrivées dans les salles pour 2015, comme Gurov & Anna, petit dernier de Rafael Ouellet et Felix & Meira (de Maxime Giroux), deux films que Cinemaniak a eu le plaisir de découvrir en festival.
Voici ci-après notre TOP10 des meilleurs films québecois de 2014 !
Catégorie court métrage, « Mémorable moi » de Jean-François Asselin s’est bien démarqué cette année en festival !
Mémorable Moi (version originale) from Jean-François Asselin on Vimeo.