Polar familial et adaptation de pièce de théâtre pour ces Ardennes aux fortes ressemblances avec Rundskop ♥♥♥
Un cambriolage tourne mal. Dave arrive à s’enfuir mais laisse son frère Kenneth derrière lui. Quatre ans plus tard, à sa sortie de prison, Kenneth, au tempérament violent, souhaite reprendre sa vie là où il l’avait laissée et est plus que jamais déterminé à reconquérir sa petite amie Sylvie.Ce qu’il ne sait pas, c’est qu’entre-temps, Dave et Sylvie sont tombés amoureux et mènent désormais une vie rangée ensemble.Avouer la vérité à Kenneth pourrait tourner au règlement de compte…
Nous voici donc dans une suite logique de Rundskop (Bullhead pour l’international) à la fois dans l’atmosphère, dans la thématique également (à forte testostérone) ainsi que dans le montage et la composition musicale. Pour sûr, il s’agit de la même société de production qui s’occupa du désormais classique belge comme pour ce nouvel ovni européen et qui apporte un certain vent de fraicheur dans les productions américaines sortant en Amérique du Nord.
Cette fois-ci encore, point de tête d’affiche (Matthias Schoenaerts n’était pas internationalement connu à l’époque) si ce n’est la présence de la révélation de The Broken Circle Breakdown (Alabama Monroe), Veerle Baetens et qui interprète ici l’unique rôle féminin. L’intrigue principale se concentrant sur Jeroen Perceval déjà excellant dans Rundskop et qui gagnerait à être plus utilisé.
Adapté d’une pièce de théâtre, ce polar fraternel réussit à se défaire d’une intrigue initiale plutôt simpliste , « se débarrasser de ce qu’il y a dans le coffre » pour mieux vendre un long métrage où les caractéristiques des personnages sont abondamment développés, appuyés voir instinctivement créés.
Pour tous ceux qui ont adoré le long métrage de Michael R. Roskam, il va de soi que la première partie sera plutôt décevante : Malgré une mise en scène habile et une photo magnifique, le film se laisse regarder comme un sous-Rundskop, la faute à un scénario plutôt prévisible et qui conserve en effet tout son lot de surprise pour sa fin particulièrement réussie. Robin Pront semble vouloir en garder sous le moteur quitte à oublier d’en intriguer son auditoire.
Forcément, il conviendra donc de rester pour une seconde partie plus haute en couleur (et qui justifiera par ailleurs le titre Les Ardennes) qui devrait contenter la plupart des spectateurs. Le film vient de remporter le Prix du Sang Neuf au Festival de Beaune 2016. C’est en effet du cinéma belge plutôt réussit…mais qu’on a connu en meilleure forme.