Vaudeville sublimant ses acteurs ♥♥♥♥
Dans la campagne anglaise du Yorkshire, la vie de trois couples est bouleversée pendant quelques mois, du printemps à l’automne, par le comportement énigmatique de leur ami George Riley.
Lorsque le médecin Colin apprend par mégarde à sa femme Kathryn que les jours de son patient George Riley sont sans doute comptés, il ignore que celui-ci a été le premier amour de Kathryn. Les deux époux, qui répètent une pièce de théâtre avec leur troupe amateur locale, persuadent George de se joindre à eux. Cela permet à George, entre autres, de jouer des scènes d’amour appuyées avec Tamara, la femme de son meilleur ami Jack, riche homme d’affaires et mari infidèle. Jack, éploré, tente de persuader Monica, l’épouse de George qui s’est séparée de lui pour vivre avec le fermier Simeon, de revenir auprès de son mari pour l’accompagner dans ses derniers mois. Au grand désarroi des hommes dont elles partagent la vie, George exerce une étrange séduction sur les trois femmes : Monica, Tamara et Kathryn
Laquelle George Riley emmènera-t-il en vacances à Ténérife ?
Comme à son habitude depuis une petite dizaine d’années, le grand Resnais tente plusieurs choix de mise en scène plutôt intriguant et Aimer Boire et Chanter ne déroge pas à la règle…Des rideaux pour chaque sortie de scène…pourquoi pas…Mais cela ne fait que rappeler le caractère théâtral de son adaptation…En revanche un doute persiste quant à des close-up sur fonds « photoshop »…Quel en était l’intérêt ? Ou le but recherché ? Tenter de sublimer le monologue provisoire sans ce très beau décors… ? Peut-être
Rappelons qu’Aimer, boire et chanter s’inspire librement de la pièce de théâtre « The Life of Riley » jouée en 2010 et que c’est la troisième fois qu’Alain Resnais adapte au cinéma un texte du dramaturge britannique Alan Ayckbourn, après Smoking/No smoking (1993) et Cœurs (2006)
Voici donc une pièce de théâtre filmée qui fonctionne très bien comme une sorte de vaudeville rehaussé….
Peut-être fallait-il un vaudeville pour que Resnais face appel à Sandrine Kiberlain, elle si habituée ces derniers temps à pulser le rythme des comédies…Ici on reconnait l’avocate de neuf mois ferme mais également la malicieuse de c’est le bouquet…Drôle, sophistiquée…parfaite ! Comme souvent.
Pourtant dans ce nouvel et dernier opus du maître, ce n’est pas elle ni l’un des habitués qui excelle mais bien une nouvelle venue dans l’univers de Resnais : Caroline Silhol qui signe par ailleurs la coscénarisation.
Elle irradie la pièce de sa mou superbe tantôt avec la simplicité de sa diction, tantôt par ses postures et enfin même en contrechamps (c’est peu dire). Une belle révélation !