8 films à (re)découvrir à l’occasion de l’Halloween

La fête d’Halloween est l’occasion idéale pour découvrir ou redécouvrir des petites perles du cinéma d’horreur parfois méconnues du grand public. Voici nos 8 conseils de films pour frissonner devant votre écran le 31 octobre!

Suspiria de Dario Argento (Italie, 1977) 

Cette année sortira sur nos écrans Suspiria, nouveau long-métrage de Luca Guadagnino (Call me by Your Name, 2017). Après s’être attelé en 2016 à un remake de La Piscine de Jacques Deray, le cinéaste italien renoue l’expérience en livrant cette fois une nouvelle adaptation du film culte de Dario Argento. Chef-d’oeuvre de l’épouvante baroque, Suspiria est une date dans l’histoire du cinéma d’horreur. Sorti en 1978, le long-métrage est une expérience visuelle et sensorielle hors-norme qui a marqué au fer rouge l’esprit de tous les spectateurs. Suspiria narre l’histoire d’une étudiante américaine nommée Suzy Bannon qui intègre une prestigieuse école de danse en Allemagne. Mais celle-ci va rapidement découvrir que l’établissement cache en réalité un terrible secret. Ce cauchemar kaléidoscopique aussi bien influencé par Mario Bava que par les dessins animés Disney se distingue par son identité visuelle toute singulière. Privilégiant la forme au fond narratif, Dario Argento et son chef-opérateur Luciano Tovoli pensent le film comme une succession de tableaux expressionnistes où chaque couleur est poussée à son paroxysme. La bande originale brillamment composée par le groupe italien Goblin parachève de nous ensorceler. Un tour de force qui marquera l’apogée de la carrière du maitre italien de l’horreur Dario Argento.

Suspiria de Dario Argento

Rabid de David Cronenberg (Canada, États-Unis, 1977)

Depuis la popularisation du mythe du zombie grâce à Night of the Living Dead (1968) de George Romero, nos amis les infectés n’ont cessé d’envahir les écrans. Dans les années 70, un jeune cinéaste canadien du nom de David Cronenberg livre sa vision personnelle de ce sous-genre horrifique. S’intéressant davantage à la mutation des corps et intégrant une dimension sexuelle inédite, Cronenberg pose les bases de ce qu’allait devenir son cinéma durant les vingt prochaines années. Rabid suit les déboires de Rose, jeune femme plongée dans le coma après un accident de moto. Transférée en urgence dans une clinique privée, les médecins vont expérimenter sur elle une nouvelle technique de greffe de peau. Ce procédé novateur va déclencher chez elle un appétit pour le sang qu’elle va transmettre ensuite sous forme de virus à ses victimes. Tourné avec un budget modeste à Montréal et dans ses environs, Rabid se définit par son atmosphère à la fois clinique et déliquescente qui deviendra l’une des marques de fabrique du cinéaste. Une forme de sensualité morbide se dégage également du long-métrage de Cronenberg qui n’est pas sans rappeler un autre de ses futurs chefs-d’oeuvre: Videodrome (1983). La dimension intimiste du récit s’inscrit ainsi dans un cadre apocalyptique efficacement relayé grâce à une économie de moyens. Une vraie réussite pour celui qui allait devenir l’un des plus grands auteurs du cinéma contemporain. À noter qu’un remake réalisé les Soska Sisters (American Mary) est actuellement en tournage pour une sortie prévue en 2019.

Rabid de David Cronenberg

The Changeling de Peter Medak (Canada, 1980)

L’excellente série Netflix The Haunting of Hill House hante actuellement nos écrans de télévision. L’occasion de faire la lumière sur une perle du cinéma d’horreur sortie en 1980 qui mêle également avec brio épouvante et tragédie familiale. Réalisé par Peter Medak, The Changeling conte l’histoire d’un professeur qui perd sa femme et son jeune fils dans un tragique accident de voiture. L’homme endeuillé nommé John Russell admirablement interprété par George C. Scott (Dr. Strangelove, 1964, Patton, 1970) décide alors d’emménager seul dans une demeure victorienne située à Seattle. Mais la grande maison dissimule en vérité un lourd secret familial et Russell décide de mener l’enquête. The Changeling trouve aisément sa place aux côtés de The Innocents (1961), de The Haunting (1963) et de Shining (1980) parmi les meilleurs films de maison hantée de l’histoire du cinéma. Le film comporte de formidables séquences de terreur orchestrées avec brio par son metteur en scène Peter Medak. De fait, le réalisateur donne vie à cette mystérieuse demeure grâce à une caméra souvent en mouvement qui l’habite et dévoile peu à peu tous ses secrets. Pas étonnant que le cinéaste Martin Scorsese le cite comme l’un de ses films d’horreur préférés!

The Changeling de Peter Medak

Halloween 3: Season of the Witch de Tommy Lee Wallace (États-Unis, 1982)

Sorti en 1978, Halloween est le grand classique du cinéma d’épouvante éternellement associé à la fête du même nom. Après une suite surfant sur la vague du succès du premier film, le réalisateur de l’original John Carpenter et sa collaboratrice Debra Hill acceptent de participer à un troisième volet si celui-ci prend ses distances avec les deux premiers. Ils ont alors l’idée de raconter une toute nouvelle histoire qui se déroulerait également le jour de la fête d’Halloween à la manière d’une anthologie. En résulte une histoire de complot maléfique impliquant la commercialisation de masques d’Halloween destinés aux enfants. Malheureusement, le film ne rencontrera pas le succès escompté au box office et les producteurs décideront de poursuivre la saga en faisant revenir le tueur Michael Myers. Le film de Tommy Lee Wallace n’en reste pas moins une vraie curiosité qui se distingue par l’originalité de son intrigue faisant notamment référence aux origines païennes de la fête. À noter la formidable partition composée par John Carpenter et Alan Howarth qui confère à Halloween 3 toute son inquiétante étrangeté. Tandis qu’un nouveau film Halloween sort ce mois-ci sur nos écrans, les auteurs de ce nouveau volet n’ont d’ailleurs pas manqué de faire référence à ce chapitre si singulier dans la saga. Un film mal-aimé qui mérite amplement d’être redécouvert aujourd’hui.

Halloween 3: Season of the Witch de Tommy Lee Wallace

The People Under the Stairs de Wes Craven (États-Unis, 1991)

Connu pour avoir créé les célèbres sagas A Nightmare on Elm Street (1984) et Scream (1996), le réalisateur Wes Craven nous a malheureusement quittés en 2015. Le cinéaste avait signé en 1991 l’excellent The People Under the Stairs, chronique sociale percutante basculant progressivement vers l’épouvante. Le film raconte l’histoire d’un jeune garçon surnommé Fool qui décide de participer à un cambriolage car sa famille est menacée d’expulsion. L’idée est de dévaliser la maison du couple de propriétaires de nombreux immeubles dont le sien dans ce quartier très défavorisé de Los Angeles. Mais cette famille pour le moins étrange cache en réalité un horrible secret. À l’image du récent succès Don’t Breathe (2016) de Fede Alvarez, The People Under the Stairs s’inscrit dans le cadre du home invasion movie mais de manière inversée. Ici, le piège ne se renferme non pas sur les habitants de la maison mais sur le groupe de personnes qui l’investissent. À l’image des films de zombies de George Romero, la violence sociale marche ici main dans la main avec l’horreur classique. The People Under the Stairs choisit en effet comme toile de fond la paupérisation des quartiers afro-américains et la gentrification des grandes villes américaines. La cruauté extrême du couple de propriétaires renvoie ainsi clairement aux injustices que subissent les classes les moins aisées aux États-Unis. Un bon exemple qui montre que le cinéma d’horreur peut aussi se prévaloir de traiter avec intelligence des problèmes de société via le prisme du genre.

The People Under the Stairs de Wes Craven

Trick ‘r Treat de Michael Dougherty (États-Unis, 2008)

Réalisé en 2008 par Michael Dougherty et produit par Bryan Singer, Trick’r Treat est un film à sketches racontant quatre histoires se déroulant le jour d’Halloween. Ces segments finiront progressivement par se relier entre eux tandis qu’un mystérieux personnage nommé Sam suit les acteurs de ces différents récits. La grande force de Trick’r Treat est la qualité équivalente de chacun de ses sketches. Car les films d’anthologie horrifique souffrent bien souvent de leur côté inégal en raison du talent variable des différents réalisateurs. Ici c’est bien le même metteur en scène qui filme chacune des histoires qui se mêlent ainsi harmonieusement entre elles. Le film met tour à tour en scène un tueur en série, des loups-garous, des enfants maudits et l’étrange Sam lui-même. De nombreuses surprises vous attendent puisque Trick’r Treat prend un malin plaisir à déstabiliser son spectateur avec ses différents twists! Une vraie réussite dont la suite se fait toujours attendre par tous les fans.

Trick ‘r Treat de Michael Dougherty

The Ruins de Carter Smith (États-Unis, 2008)

La baisse des températures vous plonge dans une profonde déprime? Pourquoi ne pas partir en vacances sous le soleil du Mexique? Mais attention à vous si vous visitez un temple Maya, celui-ci pourrait bien abriter une terrible menace… The Ruins est un film d’horreur sorti en 2008 et réalisé par l’américain Carter Smith. Le long-métrage s’est taillé une solide réputation dans le genre grâce à son très bon script faisant la part belle à ses personnages. L’unité de lieu et l’originalité de la menace qui pèse sur les protagonistes piégés dans le temple en font un excellent survival à la fois haletant mais aussi très cruel. La nature graphique de certaines scènes rend en effet le film profondément marquant pour le spectateur qui n’est pas prêt d’oublier son voyage!

The Ruins de Carter Smith

Busanhaeng de Yeon Sang-Ho (Corée du Sud, 2016)

Direction la Corée du Sud pour cette dernière recommandation. Alors qu’il semblait usé jusqu’à la corde, le film de zombies a connu un sursaut il y a trois ans avec la sortie de Busanhaeng de Yeon Sang-ho. Tandis qu’un homme se rend en train avec sa fille dans une ville voisine, une épidémie frappe la Corée du Sud et transforme la population en infectés assoiffés de sang. Busanhaeng réussit le pari d’être à la fois un solide film d’action, un survival horrifique palpitant mais aussi un commentaire pertinent sur les travers de la société sud-coréenne. Le réalisateur fait aussi preuve d’une maitrise sidérante de la gestion de l’espace en exploitant chaque recoin de son train pour en faire un élément narratif. À l’image du Snowpiercer (2013), chaque wagon est une nouvelle proposition de mise en scène. Yeon Sang-ho ne sacrifie pas au passage le traitement de ses personnages qui représentent chacun un visage du pays du matin calme. Succès commercial et critique, Busanhaeng a conquit le coeur des spectateurs du monde entier. Un remake américain produit par James Wan (Saw, 2004), The Conjuring, 2013) est par ailleurs actuellement en projet.

Busanhaeng de Yeon Sang-Ho

Vous aimerez aussi

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *