5 films pour les âmes solitaires de la St-Valentin

C’est la saison de l’amour! On en profite pour se faire livrer de la bouffe, se coller avec un partenaire de même bulle (parce que soyons responsables) et se taper un marathon de films d’amour cuculs. Du moins, si vous êtes en couple et comblés. Tant mieux pour vous en passant. Cela dit, si vous êtes en profonde situation de célibat tout comme votre humble rédacteur de top 5, n’ayez crainte, car pour la St-Valentin, je vous ai préparé une compilation d’histoires d’amour particulièrement tordues qui se sont emparées du 7ème art. Après visionnement, votre étiquette de « single » sera votre meilleure amie.

» TROMEO & JULIET (Lloyd Kaufman, 1996)

Commençons trash pour donner le ton de la sélection avec le classique de Lloyd Kaufman, icône du cinéma d’exploitation et de nanars bien dégoulinants. 

Cette relecture absurde du classique de Shakespeare raconte l’histoire de Tromeo, fils d’un père alcoolique anciennement propriétaire d’une compagnie de films pornographiques ayant été rachetée par la famille Capulet. C’est sans surprise que notre Tromeo tombera bientôt sous le charme de Juliet Capulet, fille de l’abusif acheteur de la compagnie, et de ces deux âmes naîtra un amour agrémenté de tripes et de déviances sexuelles.

Les vraies surprises dans ce film ne viennent pas, bien entendu, de l’histoire que nous connaissons déjà très bien, mais plutôt des nombreux gags de (très) mauvais goût auxquels on se surprend à rire grassement, ainsi que du niveau ridiculement élevé de gore mêlé à l’« érotisme ». Le tout, dans une ambiance visuelle étrangement recherchée pour une oeuvre donnant autant dans l’abject. Une scène d’amour à la belle étoile dans une cage de verre s’avère particulièrement réussie.

Coscénarisé par James Gunn, l’homme derrières Les Gardiens de la Galaxie (oui oui), Tromeo & Juliet est une grosse blague bien malaisante qui fait du bien au célibat. 

Moment iconic : Le monstrueux phallus. Je n’en dis pas plus. 

Bande-annonce :

 

» GERONTOPHILIA (Bruce LaBruce, 2013)

* À noter ici que mon but n’est pas de juger la relation qui est présentée dans le film, mais plutôt de mettre à l’avant son aspect atypique et sa complexité, rarement exploitée en termes de comédies romantiques.

Lake (Pier-Gabriel Lajoie). Un jeune homme de 18 ans vivant passionnément sa relation avec sa copine du même âge. Melvyn (Walter Borden). Un patient de 84 ans retenu dans une résidence pour personnes âgées. Aussi improbable que cela puisse paraître, leurs routes se croiseront et mèneront vers une curieuse histoire d’amour. 

Mêlant douceur et provocation, le long métrage canadien illustre sans jugement l’attirance d’un garçon en quête identitaire pour les personnes âgées. Si, en première partie, l’oeuvre semble plutôt aborder voyeurisme et déviance, sa seconde partie débouche sur un lien affectif tantôt drôle, tantôt touchant, sur des airs de road movie qui font chaud au coeur.

Une romance LGBT audacieuse qui change d’un Call Me By Your Name de Lucas Guadagnino, 2017 (notre critique ici). Mon exception à la thématique anti St-Valentin que vous me pardonnerez.

Moment iconic : Toutes les apparitions de Marie-Hélène Thibault en mère monoparentale alcoolique.

Bande-annonce :

 

» CRIMES OF PASSION (Ken Russel, 1984)

Un père de famille prisonnier de son quotidien à qui l’on confie une mission d’espionnage. Une escorte à temps partiel à la violente et cynique répartie. Un prêtre rédempteur armé d’un godemiché tranchant. Voilà beaucoup d’éléments qui font de Crimes of Passion un merveilleux bijou anti St-Valentin.

En plus d’une distribution fort plaisante (Bruce Davison, Anthony Perkins, Annie Potts et une plus-badass-que-jamais Kathleen Turner), le long métrage de Ken Russel prend un malin plaisir à briser des conventions sociales et à explorer, sans intentions morales, des tabous typiques de l’époque. Un triangle amoureux entre trois personnages aux vies soient tordues, soient vides d’affection. De plus, dans une esthétique purement 80’s mêlant couleurs vives et ombres chinoises libertines. On aime ça.

Moment iconic : La première discussion passive-agressive entre China Blue (Turner) et le prêtre (Perkins). Du bonbon.

Bande annonce :

 

» POST MORTEM (Louis Bélanger, 1999)

Rarement une histoire telle que celle racontée dans Post Mortem a su flouer autant la barrière du bien et du mal, de quoi créer de nombreux noeuds cérébraux. 

Ce qui fait de ce film une magnifique fable anti St-Valentin? Son mélange de trois éléments dans une ambiance poétique et saisissante : amour, meurtre et nécrophilie. 

Ghislain (Gabriel Arcand) et Linda (Sylvie Moreau) sont deux travailleurs nocturnes que tout sépare. Lui vit dans sa solitude quotidienne et gagne sa vie dans une morgue. Elle est mère monoparentale et se prostitue la nuit tombée pour voler ses clients. Jusqu’au jour où une de ses tentatives dérape et qu’elle se retrouve à la morgue où travaille Ghislain, endroit où la crème de la crème de l’improbable se produira. 

Intelligent, soigné et intemporel, Post Mortem saura vous troubler tendrement en cette période de romance. 

Moment iconic : La crise de nerf destructrice d’un Gabriel Arcand mis à nu. C’est puissant. 

Bande-annonce disponible ici.

 

» QUILLS (Philip Kaufman, 2000)

Terminons en beauté avec la poésie du Divin Marquis, pour tous les adeptes d’érotico-trash (je ne juge pas). Le film de Philip Kaufman, qui semble avoir été tristement oublié, racontait pourtant avec force et audace les derniers jours de vie du Marquis de Sade à l’asile de Charanton, où il publie clandestinement ses contes dépravés grâce à son amie Madeleine (sublime Kate Winslet), blanchisseuse de l’hôpital, au grand désespoir de l’Abbé du Coulmier (Joaquin Phoenix), qui tente tant bien que mal de contenir sa passion pour Madeleine et de ramener Donatien vers le chemin de la vertu. Le tout ne peut que dégénérer. 

Les décors impressionnants de Quills, ses interprétations majestueuses et sa trame sonore magnifique ne l’empêchent pas d’explorer sans peur les côtés les plus sombres de l’être humain, allant des scènes de décapitations aux tortures sadiques. De quoi voyager entre romantisme et esprits tourmentés durant un 124 minutes de pur bonheur.

Moment iconic : La scène d’introduction. Point final. 

Bande-annonce :

Joyeuse St-Valentin, amoureux ou solitaires, vanille ou sriracha! 

Image de couverture: Tromeo & Juliet

Vous aimerez aussi

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *